La Sybille de Delphes, celle de Cumes, la Sybille d'Erythrée puis de Perse, la Sybille hellespontique et Phrygienne, la Louve et l'Aigle, une allégorie, la Fuite d'Hérode, le Massacre des Innocents. Mais encore la Mort d'Absalon ou le Sacrifice de Jephté. C'est plus de cinquante-six panneaux de marbre qui recouvrent le sol de la cathédrale de Sienne. Deux siècles. Puis cinq. Et six, avec les restaurations. Quarante artistes. L'histoire du monde sous nos pieds.
Elie nourri par les corbeaux au désert. Le Pacte entre Elie et Achab. Le Massacre des prêtres de Baal. Achab blessé mortellement. Un peu plus loin Moïse au Sinaï, David et Samson. Dans des chromes noires et brunes, avec des éclats d'ivoire. Un tapis de marbre qui tourne les pages de la Bible. Des scènes, qui flamboient, marmoréennes, plus lumineuses pourtant que le plus complet des vitraux, que la plus travaillée des rosaces.
Toute l'école artistique siennoise y travaillera, s'y accomplira. Ses meilleurs élèves réaliseront au XIVe siècle l'un des plus grands ensembles de marqueteries de marbre de Toscane, c'est-à-dire d'Europe. Dans le calme des vignes siennoises, l'œil du cyclone qui commence à germer: la Renaissance. Dressée au centre de cette corolle de visions, les tours de Sienne qui soutiennent le ciel. Et en équilibre entre elles et lui, le Duomo qui saisit la lumière.
Photo de la Cathédrale de Sienne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire