samedi 23 octobre 2021

Retour à la cathédrale des sables

 Un vieil ami venait de lire ce manuscrit qui avait occupé les matinées de mes années lyonnaises: La Cathédrale des sables.

 


 

"J'aimerais que tu m'y emmènes un jour.

-Avec plaisir, ai-je répondu, mais il me faut faire l'aveu que moi-même je n'y suis jamais allé."

Ou alors très jeune enfant, et je n'en gardais pas le moindre souvenir. Il en fut fort étonné. On s'y croirait pourtant, insista-t-il.

    Plusieurs mois après cette conversation, plusieurs années après l'écriture de ce petit roman, il me fallut enfin en avoir le cœur net. M'en aller vérifier que les mots n'étaient pas si éloignés de ce qu'ils cherchaient à nommer. Espérer que mon imagination ne s'était pas trop leurrée.

    J'ai roulé le long d'étangs nouveaux, poursuivant le flamboiement des flamands roses. Le vent transportait des parfums d'algues et de sel. L'air saturé de sables et de lumière. Au loin je l'apercevais. La Cathédrale de Maguelone. Posée sur son îlot. Ce bloc de pierre blanche qui dominait des rangées de vignes dégringolant en cascades jusqu'à la vase.

 


 

    C'était donc ici. Ici que les dernières scènes de ce texte de jeunesse se passaient.

    Une plaque de marbre rappelle son histoire. Ville romaine, plusieurs fois assiégée. Ruinée par Charles Martel en 727. Asile consacré, refuge pour les âmes. Temple pour l'esprit. François I y franchit les portes en avril 1533. Louis XIII en ordonne la démolition. 1708, ses pierres serviront à la construction du canal. Plusieurs fois revendue, plusieurs fois sauvée.

    En 1873, l'évêque d'Orléans écrit dans ses carnets intimes: "C'est un de ces lieux qui ont une âme."

    "Cette basilique canoniale, par ses formes sévères, s'harmonise avec ce paysage, cette solitude, cet horizon, cette grandeur."

 


 

 

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