mercredi 18 septembre 2019

"Ce n'est pas Brescia"

C'est au hasard que je m'y étais arrêté, un 30 décembre, dans un froid tenace. J'avais vu au loin les stalagmites de Bergame, ville dont je connaissais déjà l'hiver. Toute assoupie dans les rumeurs de Noël, et le rire des enfants glissant sur la glace d'une patinoire. Brescia. Deuxième ville de Lombardie. Et pourtant... On jurerait s'y être perdu pour la trouver. Ville au ralenti. Douce-amère. Et je repense aux pages de Jean Giono écrites lors de son voyage en Italie:
"Silence complet. "Ce n'est pas Brescia", dit Antoine; pas possible! Je ne sais pas ce que c'est; c'est doux-amer, c'est un rêve." Les quelques amis arrivent de nuit, comme moi, et découvrent une ville-théâtre, une ville d'opéra, de mystères. Ils vont et viennent, étranges, côté cour et côté jardin.

"Nous circulons dans un opéra à l'acte où le tyran perpètre ses mauvais coups"

Un silence lourd de confidences, de trahison, d'alliances. "Un chuchotis de conspiration sous les arcades et cette lumière dont je n'ai jamais vu la pareille, sauf au théâtre.", dira Giono.

On s'installe alors en terrasse, et on observe le Duomo qui fait penser à l'église Sainte-Agnès de Rome. Discrètement, on ose l'indiscrétion de soutenir le regard d'une ou deux passantes plus que d'ordinaire, on paresse, on boit un caffé à l'aube, ou un Spritz le soir. On rêvasse des ruines romaines sur les hauteurs de la ville, et de cette lueur bleutée qui nimbe l'Italie du Nord aux mois les plus froids.

Photo de Brescia, soir d'hiver:


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