samedi 3 février 2018

Le diable s'est arrêté à Turin

Au XVIIIe siècle, quand Montesquieu visite Turin, il connaît déjà les rumeurs qui la secouent: le diable habiterait ici. On raconte que dans les collines qui l'entourent sont célébrées des messes sataniques, on rapporte aussi des affaires sordides de nécrophilie que les autorités cherchent à étouffer. Des histoires dont nul ne sait si elles en sont tout à fait.

A l'époque, elle est "la Cité du mal." L'Eglise catholique la considérera même comme capitale satanique au même titre que Prague, Londres ou Lyon.

Plus de 40 000 adeptes au satanisme vivraient à Turin. En vérité, personne ne connaît leurs nombre exact. Et jusque dans le cœur des églises ils y livrent leurs orgies.
Au-delà du fleuve, même la Gran Madre di Dio, dont le dôme n'est pas surmonté de la croix, serait destinées au culte de Satan. Et l'on va jusqu'à penser que si elle n'a pas de croix c'est pour accueillir, le jour du Jugement Dernier, la Bête de l'Apocalypse qui viendra s'y poser.
Dans la Chiesa San Lorenzo, on prétend enfin que lorsque l'on regarde sous la coupole, dans l'espoir sans doute d'y apercevoir quelque chose de Dieu, c'est le visage du Diable qui répond à nos prières, apparaissant dans le croisement des dorures et des reflets.

Le diable, toujours lui. Son grand miracle, c'est de nous avoir fait croire qu'il n'existait plus, disait Baudelaire.

Source: L'immense Solitude, Frédéric Pajak, Les Editions Noir sur Blanc
            Guide du Routard, L'Italie du Nord

Photo de la Gran Madre di Dio, vue de la Via Pô



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