dimanche 10 novembre 2019

Florence: ville de loin

Certaines cités ont trop de détails, trop d'intensité dans les recoins, trop d'ombres dans leur nuit, pour bien les contempler. Il faut prendre du recul. S'éloigner un peu. Comme devant une toile de Paolo Uccello ou de Canaletto. C'est le cas de Florence.
Déjà en 1318, alors que la ville est frappée de plein fouet par la grande peste, une petite troupe se réfugie sur les hauteurs et passent le temps en multipliant les récits, les imbriquant les uns dans les autres. Cela donnera naissance au Décaméron de Boccace: les Mille et une nuits du Moyen-âge européen.

Au loin, en contre-bas: Florence... Cette belle qui révèle toute sa splendeur des hauteurs du ciel. "Oui, il y a un bonheur plus haut où le bonheur paraît futile" écrit Camus des jardins Boboli. Un bonheur plus haut...

"Et parvenu au terme de cette perspective sensible au cœur, j'embrassais d'un coup d’œil cette fuite de collines toutes ensemble respirant et avec elle comme le chant de la terre entière.
Des millions d'yeux, je le savais, ont contemplé ce paysage et, pour moi, il était comme le premier sourire du ciel. Il me mettait hors de moi au sens profond du terme. Il m'assurait que sans mon amour et ce beau cri de pierre, tout était inutile. Le monde est beau, et hors de lui, point de salut." (Albert Camus, Noces, 1950)

Photo de Florence:


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