lundi 24 juillet 2017

Tout en haut du mont Saint-Clair

Face à soi, le galbe du mont Saint-Clair; entre les étangs et la mer, la route sillonne le lido languedocien. Toutes fenêtres ouvertes, l'air chaud qui siffle dans les oreilles et le chant des cigales qui fait trembler l'air.
Au-delà de la montagne, l'impression de vide. Encore une fois, donc, une ville au bout du monde. Déjà au loin, on entend Sète s'étirer aux aurores, remuer lentement: les ponts s'élèvent, les bateaux passent. Le grand canal écrasé sous le soleil du Midi.

Là-bas, quelque part entre Saint-Clair, Frontignan ou Palavas-les-Flots, tout semble plus vrai. Les couleurs et les odeurs plus nombreuses. Surtout, c'est une région où le vent a encore quelque chose à dire.

Et on commence à se perdre dans les ruelles en pente, et la mer apparaît lentement. Le soleil, toujours lui, ne se contente plus de briller; maintenant, il cogne. Et l'immense masse bleutée au pied de Saint-Clair renvoie à la lumière la lumière.

Au détour de quelque hauteur, le cimetière marin, enfin. Les morts ne gisent pas seulement, ils observent, ils contemplent. Ils ont pour l'éternité l'horizon jamais arrêté et la mer, la mer, toujours recommencée. L'enfant du pays s'y repose aussi, murmurant à la Méditerranée se prélassant ces quelques vers que le vent reprend et répète:

Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée!
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux!

Le Cimetière Marin. Paul Valéry

Photo du cimetière marin de Sète:


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