dimanche 23 juillet 2017

Quelques raisons évidentes d'avoir toujours sur soi un bouquin

On ne le dira jamais assez: ayons toujours sur soi un livre, un bon livre, quoique même un mauvais, autant de livres que notre veste possède de poches, dans la mesure, bien sûr, où le livre entre dans la dite poche.

-Au cas où l'on pourrait nous tirer dessus, à bout portant, si le livre est assez épais, miracle, le coup de feu sera amorti, et notre vie épargnée. La littérature sauve. Littéralement.
-En cas d'attaque soudaine, le livre peut servir de projectile. Visez bien. Sinon, en faire un instrument contondant.
-Caler une table bringuebalante.
-Les jours de grande chaleur, s'éventer.
-Les jours de grand froid, en manque de bois à jeter dans la cheminée, le livre est un très bon combustible. Perdu dans une forêt, seul, déchirez les pages de vos livres de poche et allumez un feu de bois.
-De nombreux livres sur vous, brûlez-les sur la place publique de votre village. Rien de tel qu'un petit autodafé pour égayer la soirée.
-A l'usage des gens légers: s'alourdir en cas de fortes rafales pour ne pas s'envoler au gré du vent.
-A l'usage des gens petits: empiler quelques livres pour se rehausser en gardant des appuis stables.
-A l'usage des gens fatigués: construire un petit tabouret en livres, sur lequel s'asseoir confortablement, comme s'il s'agissait d'une construction en Kapla.
-Si l'on a besoin d'un essuie-tout et que l'urgence de la situation (un verre d'eau renversé sur la nappe par exemple) requiert de votre part de bons réflexes, déchirez une page ou deux de votre livre (de préférence des pages déjà lues) et épongez.
-Besoin d'un post-it, d'un pense-bête, d'un marque-page? Déchirez-en une que vous avez déjà lue. On ne le répétera jamais assez.
-Petite précision: si on a un  impérieux besoin d'écrire, on peut en effet déchirer une page et se servir de l'espace blanc des marges, qui sont justement faites pour ça. Et il n'est pas même nécessaire que cela ait un rapport avec le contenu du texte à côté duquel vous écrivez (ce qui est très pratique).
-Se rouler une cigarette. Un joint pourquoi pas?
-Si vous êtes à court de papier toilette... Eh bien, vous savez quoi faire maintenant...
-Si vous avez une grande quantité de livres sur vous, vous pouvez toujours vous construire un petit igloo, si vous êtes évidemment à court de maison, ça peut arriver. La première étape consiste généralement à se construire une petite porte de bouquins. (Comme sur la photo ci-dessous.)
-Paraître intelligent dans les transports en commun; sortez la Critique de la Raison pure ou je ne sais quel autre ouvrage de Kant, que vous n'avez jamais lu mais que vous gardez toujours sur vous. Faite semblant de lire le livre avec un air grave et concerné. Si possible, soulignez quelques passages au hasard.
-Ah, et oui, j'oubliais: avec un livre sur soi, on peut aussi, et simplement, le lire. Le lire pour de vrai! Lire en marchant, ou marcher en lisant, au choix. Ce qui est un gain de temps considérable, il faut l'avouer. Mais à vos risques et périls.

Photo de la devanture de la librairie lyonnaise, Le Bal des Ardents.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Saint-Tropez Jazz

 Au Café des Arts, des touristes anglais et allemands s'esclaffent, tonnent, gloussent. J'observais ce joyeux fatras, silencieux. A ...